Abbaye du Mont Saint-Michel

La première construction est une église construite sur le « mont Tombe » en 708.
La légende dit que l'archange saint Michel a ordonné une nuit à l'évêque d'Avranches, Aubert, de lui construire une église. L'évêque croit que c'est un rêve. Au bout de la troisième fois, saint Michel lui perce un trou dans le crâne.

En 966, le duc de Normandie, Richard Ier renvoie les chanoines installés au VIIIe siècle, et fait appel à douze moines bénédictins de Saint-Wandrille sous les ordres de l'abbé Maynard venu de la ville de Gand. Les constructions commencent à partir de là.

En 1421, le chœur roman de l’église s’effondre. Il sera reconstruit en style gothique flamboyant entre 1446 à 1450, puis de 1499 à 1523. À la suite d'un incendie en 1776, les trois travées occidentales de la nef sont également démolies et une nouvelle façade est édifiée en 1780 : édifiée dans l'esprit de l'époque, c'est-à-dire en architecture néo-classique.
Au XVIIe et XVIIIe siècle, le Mont, déserté par ses abbés commendataires, perd de son importance, tant sur le plan militaire que religieux.
En 1622, la réforme de la congrégation de Saint-Maur installe de nouveaux religieux dans l’abbaye. Ils vont réaménager le lieu et tenter de relancer la vie monastique et les pèlerinages. Ces moines doivent par ailleurs faire face à l’arrivée de prisonniers écroués par lettres de cachet dans une abbaye devenue aussi la « Bastille des mers ».

Suite à la Révolution, les propriétés de l’Eglise sont déclarées « biens nationaux », les moines du Mont-Saint-Michel sont chassés et le « Mont Libre » devient une prison pour les prêtres réfractaires en 1793.
En 1811, un décret impérial transforme l’abbaye en maison de force pour abriter essentiellement des prisonniers de droit commun et quelques détenus politiques tels Armand Barbès et Auguste Blanqui.
Fermée en 1863, la prison aura eu pour mérite de sauver l’abbaye de la destruction, mais elle laisse le monument dans un état de délabrement avancé. En 1874, l’abbaye est classée monument historique et sa longue restauration commence pour ensuite être sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au sein du bien intitulé « Mont Saint-Michel et sa baie » en 1979.

Les treize siècles d’histoire et la situation insulaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel constituent un défi constant en termes de conservation et de restauration. Au-delà de l’entretien permanent que nécessitent l’ouverture d’un site aussi fréquenté, 3 millions de visiteurs par an, ce qui lui permet de se placer en 3e position des sites touristique les plus visités de France, et l’exposition aux intempéries, le Centre des monuments nationaux y engage d’importantes campagnes de restauration, auxquelles plus de 20 millions d’euros ont été consacrés depuis 2007.
L’abbaye est donc un chantier permanent, sous la conduite de l’architecte en chef des monuments historiques.